Friday, August 30, 2013

L’HOMME EN DENTELLE


dans les veines du pied,
le calcaire, l’eau
accumulés par
son parfum.
Inaccessible, elle attend lui
et son visage,
ce drap blanc seché par le vent hivernal, sous le soleil nordique
et elle
au point de
se déboutonner
au plus profond du noir de cette chambre
à bord de ce navire, cette cabine où
  le hublot s’est étoilé. 

Friday, August 23, 2013

CYCLE OF THINGS




around this rectangular bird
pecking the land
devoid of wings.
erupting
calcification
fish
right into the sky.
Abundance!
around clouds, stars
are dropping over the wings of
the rectangular bird, which is
grumbling to itself: “Where
is the red one,
the red bleeding one,
the red fish, bleeding,
in which I am told to discover
the perfect, impeccable
worm, fattening?”
Being unable to wait until morning,
stars choose to be always invisible and
falling into the non-existence,
“whereas fish eyes meet the cycle”.

Thursday, July 25, 2013

DANSE : ABSENTE DANS CE POÈME


danser avec une marionnette d’un serpent étêté : se réveiller au laid
danser avec une marionnette à la tête gonflée d’un serpent à la queue coupée : vomir, vomir sans cesse
danser avec une marionnette, une marionnette, et ne voir que ses fils bouger : danse aveugle
danser avec une marionnette, cœur à cœur, donne le chagrin, le chagrin, et les larmes aux yeux.
danser avec une marionnette immobile, laissée refroidir : aveugler le serpent, sans corps ni l’âme.

danser dépourvue de marionnette, devant le miroir peut-être: mais, où?

Thursday, June 27, 2013

PLASMA











à peine saisi
désormais ce souffle idyllique
éthérise l’occiput et sa vision
incinérée, ses cendres,
pluie de notes de la gamme pour ainsi dire,
ne tombe jamais
toujours
depuis
à désirer

Sunday, April 7, 2013

VEINES


Gé mis se mentsss
pas de 3 sss après les mots
: ne pas oublier
Bi fur ca ti on
des fils
au pied
du seuil
compléments du nom : oublie-les
blo quée
la porte close
Rockford, James
cours vers lui
ou
laisse-lui un message
avant d’aller à la marchée Fu Tai
ton estomac
doux, moux
ha ha ha, me répond-t-il mon mari
il est mon mari, pas le tien
je l’aime
il
écoute la poésie
Silence.
« Je n’ai jamais visité le Sacré Cœur, à Paris »
(Mensonge : au Sacré Cœur, un peintre russe fit mon portrait,
j’avais 16 ans)
Easy easy
Alors, répondez
Expliquez ces paumes trempées
Tes paumes
Dé ni (e ment)
Pas « ement » après ce mot
des ruissellements
de la neige fondue
étincelants
aveuglants
mes yeux brûlent
des étoiles rouges sous les paupières serrées
j’ai besoin plus de muscles
donnez-les-moi
la salive tombe entre les dents de sagesse
une flûte soulage, en même temps

Tuesday, March 19, 2013

LA COLÈRE D’UNE PETITE MORTE


Demain encore, dès le lever du soleil,

je retrouverai 

des piqûres d’abeilles sur ma poitrine
des serpenteaux humides entre mes jambes
des boucles de cheveux dans le lavabo
mes lunettes jetées au puits desséché
mes boîtes de bijoux vides
les hauts talons de mes chaussures cassés
mes sous-vêtements usés et déplacés
des épingles parmi les dents de peigne
l’encre au lieu du dentifrice
chez moi;
les tiroirs saccagés
des chauves-souris affamées derrière les rideaux
du sang giclé sur les murs des placards
des vieilles boîtes fermées à clé
des photos de morts inconnus dans l’album familial
des blattes crevées autour de la poubelle
des lettres illisibles dans des bouteilles hermétiquement bouchées
les plantes enracinées et ses bourgeons extirpés
les pots de confiture vidés
l’eau vaseuse en train de bouillonner sur la poêle
un tricycle d’enfant rouillé dans le garage
des dents arrachés dans la soupe
des petits ongles coupés étalés sur le divan
des tessons de verres sous le lit,
un poisson pourri sur l’oreiller

et enfin, je la retrouverai elle,
morte avant de naître,
chez elle,
à l’intérieur du placard de ma chambre à coucher
fière encore de m’avoir enchaînée,
avant qu’elle ne me jette du haut de la falaise dans mon rêve,
je ne sais combien de fois. 

Sunday, February 10, 2013

Ö



Le monde est rond peut-être,
mais tes coins sont assez pour.

PLEU-REU pas!
Tu es assez pour.

coincée?
Ne pleu-REU pas, je te dis
Pas assez d’espace pour,
parce que tu es assez pour.

Le monde
coincé
pas assez d’espace ici
l’espace est assez pour.

Déçue?
Pourquoi être ainsi?
S’évaporer peut-être,
mais quand même
même cela
est assez pour. 

Sunday, January 20, 2013

34 : 7 : l’Âge de la renarde




3+4=7
comme un singe saoul,
7 choses que je ne savais pas quand j’avais 20 ans, hier
avant d’avoir 34 ans :
            Ni l’alcool ni la cigarette ne sont nécessaires.
Quelque chose m’aime plus que je présume.
            Le soleil du Nord est mon Dieu, hermaphrodite.
Oui, c’est la fin du monde, si je n’écris pas.
            Mariner peut être attrayant.
La liberté est un espace vide.
La marée montante et descendante de l’écoute est tellement séduisante.

je me permets de me séduire
j’écoute 7 fois de plus
comme une renarde.

Monday, December 31, 2012

SI C’EST L’INVERSE…




Les pieds en marbre
Je me traîne sur le plancher
au long du corridor

2 heures du noir
Le coucou en panne
en grève
ou quoi

à chaque pas
des plaques de verre
le rendez-vous pour
entendre le souffle de
qui nous regarde à l’autre coté du miroir

le rouge afflue aux pieds

Friday, December 21, 2012

÷


Il était une fois
Peut-être hier
avant l’extase sensuelle

désormais
bleu humide salé
le goût du sang est connu
dix empreintes se touchent
pieds enterrés au sol

dans l’ombre de cet arbre
peut-être las
qui va me lire des poèmes?

Thursday, December 13, 2012

QUE LE TRAMWAY VIENNE



Te souviens-tu, à Vienne, juste à la sortie du métro, devant l’arrêt
c’était presque minuit et le tramway était en retard.
Il faisait étrangement froid pour une nuit d’été.

Je portais une super mini-jupe rouge et des chaussures rouges qui tapaient la ville
dans chaque pas tic toque tic toque tic toque tic tic tic toque toque

Les mains dans les poches, je t’ai dit que je voulais fumer une cigarette en attendant
Et tu m’as répondu que j’avais arrêté de fumer  depuis des ans.

Le visage tombé, tu m’as retourné le dos.

J’ai touché le mégot dans ma poche.
Je rêvais de l’avoir fumé récemment quand tu m’as prise dans tes bras.
Tu croyais que je trépignais de froid…pourtant moi…
si tu le savais…

te souviens-tu ou je l’invente? 

Tuesday, December 11, 2012

VERS VOLETER



Que parte
l’-ologie-

dans le sillage de voiliers obsolètes.

Que l’animal féroce
remplace le drapeau pacifique
de l’oiseau automate en cours du chemin éternel,

ancre au centre  
et saigne
le marbre caché.

Que les corps soient poussières
de perce-neiges brillantes de joie.  

Wednesday, November 28, 2012

AU MASQUE BLANC



Lâche-moi les paumes sucées.  
Je suis traînée sur la surface des choses et laissée
au pied de la lune.
Rends-moi la distance, l’os et la moelle
et le plaisir d’orbite noire du cercle jaune.
Ni en arrière ni vers l’avant que je regarde.
Je suis un râteau
Je creuse la mare. 

Sunday, November 25, 2012

MADAME MANNEQUIN A





Dans les calculs
le regard aristocrate
libérateur de banalités
ne reste plus avec vous.
De vous,
préciosité saturée,
la beauté échappe.
Chère madame, restez dans le tableau peint
immobile et belle, s’il vous plait;
c’est la seule exigence de votre mort. 

Thursday, November 8, 2012

OÙ EST L’ŒIL OÙ EST L’OREILLE DE LA PETITE BLANCHE?



La fente carmine engloutit la petite blanche.
Pas soulagée, elle a pleuré pour en avoir plus.
Elle s’est mise en flamme de ses larmes,
et  elle voulait tant mourir!
Dépourvue d’œil et d’oreille,
La petite blanche,
elle ne savait que tomber.
Elle tombe
tombe
sur les tombes et aux margelles des puits.  

Monday, October 15, 2012

FACE PUZZLE




Most of the time
Nobody knows the problem
identifies where it comes from or
has the ability to name it,
even after death.
I asked my grandmother
who appeared more blessed than ever
in my dream:
“What is the problem?”
Horror in her eyes,
porcelain smile of her lips scattered into pieces.
I mean, she lost her face!
I looked around for help.
I wondered if I could turn back the time.
I gathered the pieces of her face.
I made the puzzle.
I put it here. 

Sunday, October 7, 2012

LE VIN ET LE FROMAGE








Je te le jure :
Si je me permets de parler à tort et à travers,
Personne n’a l’autorité de me faire taire,
ni toi
ni le bibliothécaire.
Je parle jusqu'à ce que mon haleine sente le fromage et 
il ne te reste plus de vin dans la cave de nez. 

Monday, September 10, 2012

JALOUSE




La nuit
La tête sur le coussin doux et moelleux
bourré de lavande.
Le corps sous une douillette couverture,
Tiède. 
Mon âme se régale du privilège d’être humaine
loin des forêts sauvages où les cœurs se battent dans les oreilles. 
Arrogant.
Le matin
Mes yeux guettent à travers les rideaux de la fenêtre
les oiseaux planer ensemble en harmonie
se chicaner en accord.
Alors, je cours dehors,
aux sables,  aveuglée par l’impulsion de les joindre.
Les talons desséchés, la langue pendante.  
 Et après? Ces bêtes, ils ne m’aperçoivent même pas, en bas.
Humiliée, je retourne dans mon lit humide.
Alors, j’attends la nuit.
Jalouse. 

Saturday, June 23, 2012

SERPENTS IN WIG HATE ME


I am not one of these women.
Who keep long answers to themselves,
Who look with dead fish eyes while they are hiding “it”,
And who laugh and smile at whatever you say, at the same time.
Who are good at making you feel uncomfortable while they look relaxed.
Who seem to be from another planet in which
 God is “to hide” and the religion is “the control”. (Or, vice versa)
Again, one of these women is in front of me.
Open her chest. (Now very easy to me)
And you see it:
A silent serpent in wig,
in a green shrunken princess costume (even not velvet)
residing in an over-decorated small room
without any single mirror (again) but
full of irrelevantly gathered objects.
A scepter in its tail,
from which the blood of her father drips
drop by drop.
It longs for mating, only for laying eggs. 
It looks at me fixed.
It licks that blood.
Grey dead fish eyes sparkle.
Is it aware that its kingdom is illegitimate? Absolutely not.
You want to laugh to its ridiculous existence.
See, it is so ugly for taking herself as a princess.
It hisses at me.
I look again at the face of this chest. What does she do?
She sits comfortably in front of me.
“It’s not the first time that I have met this hysterical serpent in wig. I know it. I have seen her in different costumes, in different rooms and chests.”
But it is the first time that I realize:
The serpent in wig could not live in my chest. Never.
Probably, because, it sees something hateful in it.