Le brouillard a dérobé
les monts de Percé.
On a choisi cette chambre pour
contempler l’océan, la montagne
et les nuages. Mais,
on décèle le balcon, à peine.
J’ai froid et je n’ai pas faim.
On est 4.
Ils veulent sortir et manger.
Halluciner : c’est ce qui m’engage.
Un jour, je vais mourir et
je n’aurais pas pu apprendre à dire
« Non ».
La montagne, c’est moi.
Le brouillard est sur mon âme.
Sauvage.
Aucun vent ne peut le chasser
sur le magma de mon corps.
Le bouillard abrite moi, mon âme.
Les herbes mouillées consolent
le magma de mon corps.
Elles pénètrent par les pieds
et contracte mon cœur.
Comme un loup édenté,
Je me tapis, la queue entre les jambes.
J’envie des ours qui ne reconnaissent que le magma de leur corps.
Ils ne sont que le magma.
Les herbes mouillées et les fleurs
les nourrissent.
Je ne fais que le brouillard au sein de cette montagne,
dans cette chambre bien chauffée.
Je constate le reflet misérable de l’envie de moi-même,
par la fenêtre, à travers le balcon, dans le brouillard.
Cette montagne ne sera jamais
à l’homme qui l’envie.
Elle ne tolère pas les poltrons,
Elle ne tolère pas les convoiteurs,
Elle ne tolère pas les chambres
chauffées.
Comme le brouillard, je rampe
jusqu’aux veines des arbres et
je me réfugie :
« Embrasse-moi, la forêt! »
Je m’affaisse là-dessus,
envahisseur.
Pauvre, pauvre, pauvre moi!
L’idée d’un petit honneur m’obnubile :
Sur ma pierre tombale sera gravée:
« Un ours l’a mangée, tsunami l’a avalée
ou perdue dans la forêt.»
: Un petit honneur qui sauve
l’âme d’être le brouillard
sur la fleur.
Dans cette petite chambre de montagne
bien chauffée.